CULTURES FAMILIALES : vision des rôles parentaux

Il a été observé que chez les fils de familles monoparentales élevés en vase clos et manquant de substituts paternels, on retrouve une déficience sur le plan social, sexuel, moral, cognitif.

 

- Il a été démontré (Henri Biller) que les garçons qui ont souffert de l'absence de père en bas âge sont plus « handicapés quant au développement de leur personnalité que les garçons qui ont été privés de leur père à un âge plus avancé.

- Par exemple : ces garçons à qui leur père a manqué en bas âge se sont révélés moins confiants et moins ingénieux. Leurs sentiments d'infériorité étaient plus grand que chez les garçons à qui les père avaient manqués à un âges plus avance.

- La qualité de la relation entre le père et le fils est aussi importante que la présence, à savoir,la présence corporelle. Le corps étant la base de toute l'identité, c'est là qu'elle doit commencer. L'identité du fils est ancré dans le corps du père ?

- Le fils élevé que par des femmes (mère, grand mère, arrière grand-mère, sœur .... )Qui s'en emparent comme d'une possession personnelle en écartant le père, va avoir comme conséquence primordiale que ce fils ne se développera pas positivement en rapport avec le corps du père mais négativement contre le corps de la mère et le corps féminin en général. Ce qui amènera plus tard une lutte de pouvoir et le risque d'entreprendre une sorte de guerre contre la femme,basée sur une méprise que l'affectif des sens, des caresses appartiendraient exclusivement aux femmes et celui de l'esprit , du monde extérieur, du travail appartiendrait exclusivement aux hommes.

- La première conséquence de l'abandon des fils aux soins exclusifs de leur mère, grand mère, arrière grand mère, risque d'amener la peur des femmes et d'y réagir par du machisme (macho).

Comme la maternité, la paternité est avant tout une émotion qui ensuite devient fonction sociale dont la signification varie selon les systèmes socio-culturels.

Didier Dumas (psychanalyste) souligne que l'enfant n'est pas seulement sorti du ventre de sa mère, qu'il est aussi venu du corps de son père. Le fils a le droit de savoir qu'il a aussi été fabriqué par un homme, son père.

C'est celui qui lui a donné la vie, celui qui lui a donné le nom et celui qui l'éduque.

Le père joue un rôle dans la cellule familiale :

- le père est biologique : celui qui engendre ;

- juridique : celui qui reconnaît l'enfant et exerce l'autorité parentale ;

- éducatif : celui qui avec la mère élève l'enfant.

Celui qui lui a donné la vie ;

celui qui lui a donné le nom et

celui qui l'éduque.

La mère n'est plus la figure d'attachement unique de son enfant. Chaque parent est important par la différence des fonctions :

Au père un rôle élargi duquel la sensibilité et l'amour sont présents. L'apprentissage du langage, la tendresse qui donne à l'enfant une base de sécurité lui appartient tout autant qu'à la mère qui de son côté doit aussi manifester l'autorité nécessaire à l'épanouissement de l'enfant.

Des chercheurs ont découvert que les garçons qui bénéficient de contacts fréquents avec leur père se montrent, dès l'âge de 6 mois, plus sécurisés en présence d'un étranger, plus performant sur le plan du contrôle oculo-manuel, que des enfants qui n'ont pas eu ces contacts.

Une étude autralienne a précisé que les pères formés à une intervention dans les soins caractérisés par l'usage du bain et des massages, se révèlent dès le 3e mois plus solidement engagés dans la relation au bébé que les autre pères.

De fait des circonstances physiologiques de la naissance (mère met au monde) ne suffisent pas à justifier l'unique responsabilité des femmes dans les soins des bébés et des jeunes enfants.

On dit aussi que le père est nécessaire à la construction de l'identité sexuée de son fils, que les jeunes garçons ont besoins d'une confirmation de ce qu'ils sont, à savoir la confirmation de leur identité masculine. Son rôle, au père, est d'accompagner l'enfant, qu'il doit lui transmettre des valeurs positives comme la tolérance, l'esprit critique, afin de développer chez lui la confiance en soi.

La nécessité d'une « histoire d'amour » entre le père et le fils débute lors des premiers balbutiements de l'enfant.

Le repère corporel dans le parent de même sexe est la base de l'établissement de l'identité sexuelle qui permettra à l'enfant d'éprouver le désir pour le parent du sexe opposé et lui donnera la possibilité d'aimer d'abord sa mère et plus tard de désirer la femme plutôt que de la redouter ou de la mépriser. Le transfert d'identité qui va pour le fils de la mère au père, ce passage n'est pas aussi périlleux et se fait tout naturellement si le père est présent auprès de l'enfant dès le début et, de façon suivie.

Nous voyons de véritables guerres s'installer dans des familles quand les fils tentent de se dégager de l'emprise maternelle pour prouver qu'ils sont des hommes.

Cet état de fait signifie souvent chez les fils la répression de toute affectivité et l'imitation des stéréotypes machos que notre société peut produire.

Le silence ou l'absence du père, qu'il soit verbal ou physique aura une répercussion sur l' univers psychologique du fils. Il influencera la structuration de son psyché.

L'identité psychologique d'un enfant se base sur son sentiment d'avoir une colonne vertébrale et de se sentir supporté de l'intérieur.

Et l'absence du père consiste en un manque de structure interne et une personne qui possède un complexe paternel négatif ne se sent pas structuré à l'intérieur de lui - même. Ses idées sont confuses, il ressentira des difficultés lorsqu'il devra se fixer un but, faire des choix, reconnaître ce qui est bon pour lui et identifier ses propres besoins et pour finalement ne jamais se sentir sûr de quoi que ce soit.

Pour que les pères puissent assumer pleinement leur mission faudrait-il que s'efface la toute puissance de certaines mères qui peinent à leur donner une place.

La mauvaise mère, celle qui veut priver l'enfant de son père en ne lui donnant pas sa place.

Le bon père est celui qui sait allier l'écoute et l'autorité, le sérieux et l'humour.

- L'écoute active permettant à chacun de se mettre à la place de l'autre ;

- L'autorité pas pour imposer mais pour indiquer avec conviction une direction à suivre : celui qui donne des repères.

 

En conclusion :

- L'absence de père induit une fragilité de l'identité masculine d'un fils.

- Le risque d'être élevé dans un matriarcat en l'absence d'identité paternelle rendra le fils incomplet avec des lacunes car le rôle est de transmettre protection, valeur d'homme, culture,

- Le père, un homme de bonne autorité ;

- un constructeur de personnes ;

- un transmetteur ;

- un complice : complicité entre père et fils...

 

Bibliographie

  • FIZE Michel : « Père et Fils », L'histoire d'un amour mal entendu. Les éditions de L'HOMME
  • BILLER, Henry , « Fatherhood : Implications for Child and Adult Development », dans Handbook of Developental Psychology, publié sous la direction de Benjamin B. Wolman,Prentice-Hall.Englewood Cliffs, 1982
  • CORNEAU Guy : « Père manquant fils manqué», Que sont les hommes devenus ? Les éditions de l'HOMME

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